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brasses de largeur et de… brasses de hauteur, orné d’un vestibule ou portique fermé. Les seigneurs et les principaux de la ville adoptèrent ce plan, et Ventura commença de suite les fondations. Il parvint à terminer, pendant sa vie, le portique qui est d’ordre corinthien, et à élever l’église jusqu’à l’entablement destiné à porter la coupole ; mais comme l’expérience lui manquait pour conduire à bonne fin une si grande entreprise, il ne songea point à donner à sa construction la solidité convenable. Il perça des fenêtres et une galerie circulaire dans l’épaisseur de la muraille qui devait supporter tout le poids de la coupole. Il était donc dangereux de voûter cet édifice, les supports des voûtes étant beaucoup trop faibles. Aussi, après la mort de Ventura, aucun architecte n’osa continuer ce travail. Déjà on avait amené de grosses pièces de bois pour former un toit, mais les citoyens ne permirent pas qu’on s’en servît, et pendant plusieurs années l’église demeura dans cet état.

Mais, l’an 1561, les marguilliers supplièrent le duc Cosme de leur venir en aide. Le prince, pour leur complaire, ordonna à Giorgio Vasari d’aller à Pistoia et de trouver le moyen de terminer cette coupole. Vasari fit un modèle dans lequel il ajoutait huit brasses au-dessus de l’entablement laissé par Ventura. Puis il comblait le vide formant la galerie, et renforçait entre les fenêtres les angles et les murs enchaînés avec de grosses ancres en fer dont il doublait la force sur les angles. Alors on pouvait voûter l’église avec sécurité. Le duc se transporta sur les