Bramante accompagna le pape à Bologne dans le voyage qu’il fit, en 1504, pour réunir cette ville aux états de l’Église. Il fut employé comme ingénieur à d’importants travaux dans la guerre de la Mirandole, et donna des dessins et des plans admirablement mesurés, comme on peut le voir par ceux que nous possédons dans notre recueil. Il enseigna l’architecture à Raphaël d’Urbin, et l’aida à mettre en perspective les édifices des tableaux de la salle du pape où se trouve le mont Parnasse. Raphaël, par reconnaissance, fit dans l’école d’Athènes le portrait de son maître : il semble tracer avec un compas une figure de géométrie.
Bramante ayant ouvert et aligné la Strada Giula, le pape résolut d’y réunir tous les offices et tribunaux de Rome placés jusque là dans des lieux très incommodes. Bramante commença alors un vaste palais à San-Biagio, sur les bords du Tibre. On y voit encore un temple corinthien inachevé, et le commencement du soubassement qui est d’ordre rustique. Il est vraiment déplorable qu’on n’ait pas mené à fin cet utile et admirable travail que les connaisseurs regardaient comme un chef-d’œuvre dans son genre.
Le temple circulaire en travertin, qui occupe le milieu du cloître de San-Pietro-in-Montorio, est une des productions les plus gracieuses, les mieux proportionnées et entendues du Bramante. La beauté en serait doublée, si la fabrique du cloître avait été achevée.
Bramante fit élever au Borgo le palais qui appar-