renforcer certaines parties, et de leur donner par de nouveaux massifs la solidité nécessaire.
Bramante décora le Belvédère d’admirables escaliers d’ordre dorique, ionique et corinthien. On peut citer, comme lui faisant autant d’honneur que ses meilleures productions, un magnifique escalier en spirale porté sur des colonnes doriques, ioniques et corinthiennes. Chacun de ces ordres s’y succède dans les révolutions de la montée, dont la pente est si douce que les chevaux la parcourent facilement. Il avait emprunté cette invention à San-Niccolò de Pise, comme nous l’avons dit dans la vie de Giovanni et Niccolà, Pisans.
Bramante imagina d’inscrire le nom du pape et le sien sur une frise de la façade extérieure du Belvédère, à l’imitation des anciens hiéroglyphes. Pour exprimer Julio II. Pont. Maximo, il représenta le profil de Jules César, un pont avec deux arches et un obélisque du cirque Massimo. Ce rébus divertit le pape, qui néanmoins le fit remplacer par les lettres romaines hautes d’une brasse que l’on voit aujourd’hui. Bramante dit qu’il avait imité cette bizarrerie d’un architecte nommé Francesco qui traduisit Francesco architettore par un saint François, Francesco ; un arc, arco ; un toit, tetto ; et une tour torre, sculptés sur une des portes de Viterbe.
Jules II, à qui Bramante était cher, le récompensa en lui accordant l’office del piombo, direction du sceau à la chancellerie, ce qui donna lieu à notre artiste d’inventer une machine pour sceller les bulles au moyen d’une vis de pression.