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dessin ; car il était bon coloriste, ainsi que le témoignent ses tableaux d’autel que l’on voit à Sienne, à Ancône et à Assise.

Un autre Florentin, désigné simplement sous le nom de Lippo dans le livre de Vasari et les diverses chroniques qui nous entretiennent de lui, imita le Giottino, et orna de ses ouvrages, qui sont fort estimés, quelques églises de sa patrie et le réfectoire des pèlerins de l’hôpital de San-Biagio, à Bologne, ville où, de son temps, était en grande réputation Lippo Dalmasio, surnommé dalle Madonne, qui appartenait à l’école de Vitale. Le comte Cesare Malvasia et le Baldinucci ont débité une fable en affirmant qu’il avait eu pour élève sainte Catherine de Bologne, de laquelle il reste des miniatures et un Enfant-Jésus peint sur bois. « La manière de Lippo Dalmasio, écrit Lanzi, ne s’écarte point de l’ancien style, si ce n’est, peut-être, par une meilleure union des teintes et un meilleur agencement des draperies, auxquelles, néanmoins, il ajoutait des bordures d’or fort larges, selon l’usage généralement répandu au commencement du quinzième siècle. Ses têtes ont de la beauté et de l’originalité, surtout celles de ses Madones, que Guido Reni ne pouvait se lasser d’admirer, en disant que Lippo devait être aidé par quelque puissance supérieure, pour exprimer ainsi la majesté, la sainteté, la douceur, de la mère de Dieu ; et qu’il n’avait été, à cet égard, égalé par aucun autre peintre. » Suivant le témoignage de Tiarini et de Malvasia, que nous avons consigné dans le commentaire d’Antonello de Messine, Lippo