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dissement de Iacopo-degli-Spagnuoli et à la construction de l’église Santa-Maria de animà qui fut confiée à un architecte allemand. Puis il donna le projet du palais du cardinal Adriano di Corneto, que l’on construisit lentement, et que la fuite du cardinal fit abandonner.

Ces différens ouvrages, et l’agrandissement de la chapelle de Santa-Maria-del-Popolo, acquirent à Bramante une telle renommée, qu’il occupa la première place parmi les architectes. Son extrême facilité d’invention, jointe à une égale promptitude dans la construction, lui procura les plus importants travaux, et le fit rechercher par tous les grands de Rome.

Le pape Jules II, ayant été élu en 1503, l’attacha immédiatement à son service. Ce pontife avait conçu l’idée de donner la forme d’un théâtre rectangulaire au petit vallon qui existait entre l’ancien palais pontifical et les constructions élevées par le pape Innocent VIII, et qui séparait le Belvédère de l’ancien palais du Vatican. Jules voulait que, par deux galeries formant les deux côtés du petit vallon, on mît en communication le Belvédère et le palais, et qu’au moyen d’un escalier à double rampe on pût monter du vallon au Belvédère.

Pour réaliser ce projet, Bramante construisit d’abord une galerie en travers. Il imita dans les proportions de ses ordres, celles du Colysée de’ Savelli. Les arcades des étages inférieurs avaient leurs pieds-droits ornés de pilastres doriques. L’étage au-dessus était en portiques et en pilastres ioniques. Le troisième