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fils, ainsi qu’une très jolie composition représentant Mars, Vulcain, Vénus et les Amours.

Il fit pour le vieux Filippo Strozzi un petit tableau : Persée délivrant Andromède. Messer Giovan Battista Strozzi, connaissant le vif amour des arts et le goût éclairé du Signor Sforza Almeni, premier cameriere du duc Cosme, lui en a fait présent ; on le voit donc maintenant chez ce dernier, qui en connait tout le prix. C’est une des plus charmantes peintures de Piero. Le monstre marin est merveilleux. L’attitude héroïque de Persée, qui s’apprête dans les airs à le frapper de son épée, ainsi que l’expression touchante de la belle Andromède, qui attend en tremblant sa délivrance, sont parfaitement rendues. Sur le devant de la composition, se groupent des personnages nombreux, dont quelques-uns font de la musique, chantent et se réjouissent à l’avance de l’issue du combat. Rien n’est plus ravissant que plusieurs têtes de ce premier plan. Le paysage est d’une beauté rare, et le fini et la suavité de l’ensemble sont très remarquables.

Piero peignit une seconde fois les Amours de Mars et de Vénus. Le dieu de la guerre a dépouillé son armure, et dort nu sur un gazon émaillé de fleurs. Autour de lui une foule d’enfants folâtrent et jouent avec son casque, sa cuirasse et ses brassarts. Piero n’a pas oublié les colombes et les attributs de l’Amour ; et suivant ses ordinaires caprices, il nous fait voir, dans un bosquet de myrtes, Cupidon tout effrayé à l’approche d’un lapin. — Ce tableau se voit à Florence, chez Giorgio Vasari : c’est