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qui distinguent cet ouvrage, méritent tous nos éloges.

Les intendants de la fabrique chargèrent ensuite Filippo de décorer la chapelle du maître-autel. Ce travail lui permit d’acquérir de nouveaux droits à l’admiration. Ses figures plus grandes que nature, ses costumes pleins d’originalité, ont encouragé les artistes modernes à adopter une manière plus large, et à abandonner cette rustique simplicité qui appartenait au vieux style. D’un côté de la chapelle il peignit l’histoire de saint Étienne, patron de l’église, c’est-à-dire la Dispute, la Lapidation et la Mort de ce protomartyr. Dans le tableau de la Dispute, saint Étienne rayonne d’une ferveur indicible en combattant les Juifs dont les gestes et les attitudes témoignent la haine et la fureur que leur inspire leur défaite. Leur rage et leur cruauté se manifestent encore plus puissamment lorsqu’ils accablent d’une grêle de pierres meurtrières le saint martyr, qui, pendant ce cruel supplice, lève tranquillement les yeux au ciel, et supplie l’Éternel de pardonner à ses bourreaux. La douleur de ceux qui ensevelissent saint Étienne n’est pas moins éloquemment rendue. Il est presque impossible de se défendre d’une profonde émotion à l’aspect de ces visages sillonnés par les larmes. De l’autre côté de la chapelle, Filippo plaça la Nativité, la Prédication dans le désert, le Baptême dans le Jourdain, le Repas d’Hérode, et la Décollation de saint Jean-Baptiste. La Prédication dans le désert montre le précurseur du Christ communiquant à la foule, avide de ses enseignements, l’esprit