qu’il pense à la fin de son ouvrage avant de l’avoir commencé. »
Il existait une très grande rivalité entre Léonard de Vinci et Michel-Ange Buonarroti. Léon X appela Michel-Ange à Rome, pour exécuter la façade de San-Lorenzo ; Michel-Ange s’empressa d’accourir avec l’agrément du duc Julien. Aussitôt que Léonard en fut instruit, il quitta Rome et partit pour la France.
François Ier, qui connaissait les œuvres de notre artiste, le reçut avec de grands témoignages de joie et d’affection, et voulut qu’il peignît son carton de Sainte-Anne. Mais Léonard, suivant sa coutume, l’amusa long-temps par de belles paroles. Puis, comme il était déjà vieux, il resta malade pendant plusieurs mois. S’apercevant que sa fin était proche, il ne songea plus qu’à s’occuper des vérités de notre bonne et sainte religion catholique. Plein de regrets pour ses fautes, il se confessa avec humilité, et se préparant à recevoir dévotement, hors de son lit, le Saint-Sacrement, il se leva, quoique incapable de demeurer debout ; ses amis et ses serviteurs le soutenaient. Le roi, qui le visitait souvent avec amitié, survint alors. Léonard, plein de respect pour le prince, se mit sur son lit, et lui racontant les accidents de sa maladie, demanda pardon à Dieu et aux hommes de ne point avoir fait pour son art tout ce qu’il aurait pu.
Tout à coup il lui prit un de ces paroxismnes avant-coureurs de la mort. Le roi se leva et lui tint la tête pour alléger son mal : mais, comme si ce divin