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et aux Maries, placé sur l’autel del Cristo risuscitato, il introduisit un paysage en perspective dont les lointains fuient d’une manière admirable. Dans une autre chapelle il retraça l’Histoire des martyrs, c’est-à-dire des crucifiés (31). Ce tableau dut lui coûter un rude travail, car il renferme plus de trois cents figures de toutes grandeurs, et, en outre, des chevaux, des arbres, un ciel, des nues, des draperies, des raccourcis et une foule de détails soigneusement étudiés. À San-Giobbe-in-Canareio, il peignit sur l’autel de la Madonna l’Enfant Jésus présenté par la Vierge à Siméon. Le saint vieillard est couvert d’habits pontificaux, et placé entre deux ministres vêtus en cardinaux. Derrière la Vierge sont deux femmes dont l’une tient deux colombes. Le bas de ce tableau est occupé par trois enfants : le premier joue du luth ; le second, du serpent, et le troisième, de la viole. Vittore fut vraiment un maître très-habile. On estime encore beaucoup aujourd’hui ses tableaux et ses portraits que l’on rencontre à Venise. Il enseigna son art à ses deux frères, Lazzaro et Sebastiano. Ils imitèrent sa manière et peignirent ensemble sur l’autel della Vergine, dans l’église des religieuses du Corpus Domini, la Vierge assise entre sainte Catherine et sainte Marthe. D’autres saintes, deux anges, et des édifices en perspective complètent cet ouvrage dont le dessin, exécuté par Lazzaro et Sebastiano eux-mêmes, se trouve dans notre recueil (32).

Dans le même temps, Vincenzio Catena se plaça aussi parmi les bons maîtres. Il s’appliqua particu-