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vertus ont élevés jusqu’au ciel, et ceux que leurs crimes ont précipités dans les profondeurs de l’enfer. Stefano de Ferrare travailla à Padoue du temps de Giusto. Cet artiste, comme nous l’avons dit ailleurs, orna de diverses peintures le mausolée de saint Antoine et la chapelle qui renferme ce monument, ainsi que la Madone connue sous le nom del Pilastro (24).

À la même époque, Vincenzio de Brescia, au rapport de Filarete, était fort estimé (25), de même que Girolamo Campagnuola de Padoue, élève du Squarcione (26). Giulio, fils de Girolamo, peintre, miniaturiste et graveur, laissa une foule de beaux ouvrages à Padoue et ailleurs (27).

On conserve aussi à Padoue un grand nombre de productions de Niccolò Moreto (28), qui vécut quatre-vingts ans et exerça continuellement son art, et de divers autres peintres qui appartenaient à l’école de Gentile et de Giovanni Bellini. Mais Vittore Scarpaccia est réellement le premier dont les travaux aient de l’importance (29). Il est l’auteur de la plupart des tableaux sur toile de l’oratoire de Sant’-Orsola, dont les sujets sont tirés de l’histoire de cette sainte et de ses onze mille compagnes  (30). Le soin et la science qui distinguent ces compositions valurent à Scarpaccia une glorieuse renommée, et furent cause que la nation milanaise le chargea de peindre en détrempe un tableau destiné à la chapelle de Sant’-Ambrogio qu’elle possédait dans l’église des Mineurs. À Sant’-Antonio, dans son tableau de l’Apparition du Christ à la Madeleine