Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/397

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la même église, il laissa une sainte Marie-Madeleine de grandeur naturelle. Dans la Strada Rompilanza de la même ville, il fit à fresque, sur le fronton d’une porte, plusieurs anges agenouillés aux pieds de la Vierge et de l’enfant Jésus. Des arbres couverts de fruits forment le fond de cette composition. Tels sont les ouvrages de Stefano qui existent encore ; mais, comme ce maître vécut très-longtemps, il est à croire qu’il en produisit beaucoup d’autres, que je n’ai pu retrouver, pas plus que son nom patronymique et son portrait. On prétend qu’avant d’aller à Florence, il fut élève de Maestro Liberale de Vérone ; mais cela est de peu d’importance, car tout ce qu’il sut de bon lui fut enseigné à Florence par Agnolo Gaddi.

Aldigieri de Zevio, Véronais (15), intimement lié avec les seigneurs della Scala, peignit, entre autres choses, la grande salle de leur palais, aujourd’hui habité par le podestat. Il y représenta la guerre de Jérusalem, telle qu’elle est décrite par Josèphe. Aldigieri montra dans cette entreprise un esprit vaste et un jugement profond. Il couvrit chaque paroi de la salle d’un tableau entouré d’un ornement couronné par une série de médaillons qui contiennent, comme on le croit, les portraits des hommes fameux de ce temps, et particulièrement ceux des seigneurs della Scala ; mais je ne saurais l’affirmer, les preuves me manquant. Je puis seulement dire qu’Aldigieri n’oublia rien de ce qui caractérise une guerre sérieuse dans cet ouvrage, aussi remarquable par la richesse et l’abondance de l’invention que par la judicieuse