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aujourd’hui fort estimé. À San-Niccolò, église et paroisse de la même ville, il peignit à fresque un beau saint Nicolas, et sur la façade d’une maison de la rue de San-Polo, qui conduit à la porte del Vescovo, une Madone accompagnée de plusieurs anges et de saint Christophe. Dans un enfoncement du mur de l’église de Santa-Consolata (14), du côté de la rue del Duomo, il représenta une Madone, une foule d’oiseaux, et, entre autres, un paon qu’il avait adopté pour devise. À Sant’-Eufemia, couvent des Ermites de saint Augustin, il laissa deux saints et un saint Augustin abritant, sous son manteau, des religieux et des religieuses de son ordre. Mais on admire surtout deux Prophètes, grands comme nature, dont les têtes sont les plus belles et les plus vivantes qu’ait jamais produites le pinceau de Stefano. Si ce morceau eût été mis à l’abri de l’eau, du vent et de la gelée, dont il eut à souffrir, il nous serait parvenu dans toute sa fraîcheur, parce que notre artiste l’exécuta à fresque avec un soin qui le dispensa d’y opérer des retouches à sec. Il entoura ensuite le tabernacle de la chapelle del Sagramento d’une troupe d’anges, dont les uns jouent de divers instruments, tandis que les autres chantent et encensent le Saint-Sacrement. Le couronnement de ce tabernacle est formé par un Christ supporté par des anges revêtus de longues robes blanches, qui se terminent presque en nuages. Stefano employa toujours cette méthode pour ses figures d’anges, qui ont un charme tout particulier. Il plaça en outre, d’un côté de cet ouvrage, un saint