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apprit ce déplorable accident, il alloua au pauvre Andrea une pension viagère qui lui fut exactement payée jusqu’à sa mort, qui arriva dans la quatre-vingt-sixième année de son âge.

Pietro compta encore parmi ses élèves Eusebio San-Giorgio, auteur du tableau des Mages de Sant’-Agostino ; Domenico di Paris, qui laissa de nombreuses productions à Pérouse et dans les environs ; Orazio, frère de Domenico, et Gian Niccola, qui peignit à San-Francesco le Christ au jardin ; à San-Domenico, dans la chapelle des Baglioni, le tableau d’Ognissanti ; et, dans la chapelle del Cambio, les histoires à fresque de saint Jean-Baptiste.

Enfin Benedetto Caporali ou Bitti, autre disciple de Pietro, exécuta une foule de peintures à Pérouse, sa patrie. Il pratiqua aussi l’architecture et écrivit des Commentaires sur Vitruve, qui ont été imprimés. Son fils Giulio, peintre pérugin, marcha sur ses traces.

Mais aucun de tous ces élèves n’égala la perfection de Pietro, ni le charme de son coloris, qui lui valut alors un tel succès, qu’une multitude d’Allemands, de Français, d’Espagnols et d’autres étrangers, accoururent pour profiter de ses enseignements.

On fit grand commerce, comme nous l’avons dit, des tableaux de Pietro, que l’on envoya au loin, jusqu’au moment où parut la manière de Michel-Ange, qui ouvrit aux arts la véritable voie et les conduisit à cette perfection que nous allons voir dans la troisième partie de ce livre, où nous traiterons de l’excellence et de la perfection de l’art, et où