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vie par la grâce de Dieu. Il eut même le bonheur de récupérer une grande partie de ses écus par l’entremise de ses amis qui étaient nombreux. Toutefois, la douleur que lui causa cette aventure le mit à deux doigts de la mort.

Pietro avait peu de religion. Il ne voulut jamais croire à l’immortalité de l’âme, et rien ne pouvait vaincre l’obstination de sa cervelle de marbre. Toute son espérance reposait sur les biens de la fortune, et pour de l’argent il aurait été capable de tout.

Il amassa de grandes richesses, bâtit et acheta des maisons à Florence, et acquit une foule de bonnes et solides propriétés à Pérouse et à Castello-della-Pieve.

Il se maria avec une jeune fille d’une beauté extraordinaire, dont il eut plusieurs enfants. On prétend qu’il attachait tant d’importance à la parure de sa femme, que souvent il lui donnait lui-même tous ses soins.

Il mourut âgé de soixante-dix-huit ans, à Castello-della-Pieve, où il fut honorablement enterré l’an 1524 (12).

Il forma dans sa manière bon nombre de maîtres, et, entre autres, le miraculeux Raphaël Sanzio d’Urbin, qui le surpassa de beaucoup, après avoir travaillé pendant plusieurs années avec lui et en compagnie de son père Giovanni de’ Santi.

Le Pinturicchio, peintre pérugin, imita constamment le style de Pietro, dont il était élève, ainsi que Rocco Zoppo, Florentin, de la main duquel Filippo