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entouraient le cloître étaient tenus avec un tel soin, que l’on ne pouvait voir rien de mieux aux environs de Florence. Le laboratoire où les religieux distillaient, suivant leur coutume, des eaux odoriférantes et médicinales, était également pourvu de toutes les commodités imaginables. En somme, ce couvent était un des plus magnifiques de l’état de Florence ; c’est pourquoi je me suis déterminé à en parler aussi longuement, sans compter que la plupart des peintures qui l’enrichissaient étaient dues à notre Pietro, auquel nous allons retourner.

De tous les ouvrages qu’il exécuta dans ce couvent, on n’arracha à la ruine qui, pendant le siège de Florence, enveloppa ses fresques et l’église, que ses tableaux, qui furent transportés à la porte San-Pier-Gattolini, où l’on donna asile aux religieux dans l’église et le monastère de San-Giovannino. L’un des deux tableaux de Pietro, qui ornaient le mur de séparation de l’église du couvent, représente le Christ priant au jardin des Oliviers, tandis que les apôtres sont plongés dans le sommeil. L’autre tableau renferme une Piété, c’est-à-dire un Christ couché sur les genoux de sa mère accompagnée de quatre personnages. Le froid de la mort semble avoir raidi, sur la croix, le corps du Christ, de telle sorte que Jean et la Madeleine, tout en pleurs, sont obligés de le soutenir. Pietro figura, dans un autre tableau, au bas d’un Crucifix, la Madeleine, saint Jérôme, saint Jean-Baptiste, et le bienheureux Giovanni Colombini, fondateur de cet ordre. Ces trois peintures ont beaucoup souffert, et sont entière-