une action si vraie, que, selon moi, aucun autre peintre, si habile qu’il soit, n’aurait pu faire beaucoup mieux. Il décora ensuite la façade de Santa-Maria-degli-Angeli, et laissa dans la même ville quantité de productions qu’il est inutile de mentionner, puisque nous avons parlé des plus importantes.
Terminons en disant que Pinturicchio gagna la faveur d’une foule de princes et de seigneurs par la célérité qu’il mettait à exécuter les tableaux qu’ils lui commandaient, et qui auraient été probablement meilleurs s’il leur eût consacré plus de temps et de soins.
L’école siennoise, par un chapitre spécial des statuts qui régissaient l’association qu’elle avait fondée, au commencement de la Renaissance, avait pourvu à ce que les étrangers ne fussent point tentés de venir lui faire concurrence. Pendant près de trois siècles, la peinture ne fut donc cultivée à Sienne que par les nationaux. À cet ordre de choses tient vraisemblablement le cachet d’individualité qui distingue les premières productions des Siennois ; mais cet ordre de choses aussi causa l’état de stagnation, nous dirons même de décadence, où l’art tomba chez eux dès le milieu du quinzième siècle. Naguère, Sienne, entourée de ses Guido, de ses Ugolino, de ses Duccio, de ses Memmi, de ses Ambrogio Lorenzetti, de ses Berna, pouvait prétendre à ne le céder en rien aux Cimabue, aux Tafi,