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voit Filippo Strozzi l’Ancien et Messer Paolo, astrologue de Pozzo Toscanelli. La voûte représente quatre patriarches, et le tableau renferme la Trinité et saint Giovanni Gualberto agenouillé ainsi qu’un autre saint. Tous ces personnages sont faciles à reconnaître, car ils ressemblent d’une manière frappante aux autres portraits peints ou sculptés que l’on trouve ailleurs, et particulièrement chez leurs descendants. Ces travaux demandèrent beaucoup de temps à Alesso, qui était très-patient et qui aimait à agir tout à son aise. Il dessinait parfaitement, comme l’on peut en juger par un mulet d’après nature que nous possédons dans notre recueil. La manière d’Alesso était un peu sèche, et crue surtout dans les vêtements. Il se plaisait à peindre des paysages d’après nature ; aussi voit-on toujours dans ses tableaux des fleuves, des ponts, des rochers, des herbes, des fruits, des routes, des champs, des villes, des châteaux.

À la Nunziata de Florence, il peignit à fresque une Nativité du Christ qu’il retoucha ensuite à sec avec tant de soin, que l’on pourrait compter les brins de paille qui forment le toit d’une cabane. On remarque encore dans cette composition une maison en ruines dont les pierres sont rongées par la pluie et par la grêle, et couvertes de branches et de feuilles de lierre. Sur un mur glisse un serpent que l’on croirait vivant.

On dit qu’Alesso se livra à de nombreuses recherches sur les véritables procédés de la mosaïque, et que ses efforts étaient restés infructueux, lorsqu’il