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dans la fosse préparée à l’avance pour la recevoir. Le dessin et l’invention de ce superbe morceau ne laissent rien à désirer. II est entouré de grotesques et de grisailles qui ne méritent également que des éloges. Filippo fit aussi, pour les Scopetini, à San-Donato, hors de Florence, couvent aujourd’hui détruit, une Adoration des Mages, dans laquelle il représenta Pierre-François de Médicis, fils de Laurent di Bicci, sous la figure d’un astrologue armé d’un cadran ; Jean, père du seigneur Jean de Médicis ; un second Pierre-François, fils du seigneur Jean, et une foule d’autres grands personnages. Ce tableau renferme des Maures, des Indiens, des costumes bizarrement arrangés, et une cabane d’une beauté étrange. À Poggio-a-Caiano, notre artiste commença, dans une loge, pour Laurent de Médicis, un Sacrifice qui resta inachevé, et pour les religieuses de San-Girolamo, sur la côte de San-Giorgio, à Florence, un tableau de maître-autel, qui fut très-avancé après sa mort par l’Espagnol Alonso Beruguetta  (11), et enfin terminé par d’autres maîtres. Dans le palais de la seigneurie, il fit le tableau de la salle des Huit et le dessin d’un autre tableau destiné à la salle du Conseil. Ce dernier ne fut point mis à exécution, bien que la bordure en eût été exécutée. Elle se trouve aujourd’hui chez Maestro Baccio Baldini, médecin florentin du plus haut mérite. Enfin Filippo peignit un très-beau saint Jérôme pour l’église de l’abbaye de Florence, et commença, pour le maître-autel des religieux de la Nunziata, une Déposition de croix qu’il n’avait encore menée qu’à