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Filippo peignit, à Santo-Spirito, pour Tanai de’ Nerli, la Vierge, saint Martin, saint Nicolas et sainte Catherine (4) ; à San-Brancazio, dans la chapelle des Rucellai, un tableau (5) ; à San-Raffaello, un Crucifix avec deux figures sur fond d’or ; en face de la sacristie de San-Francesco, hors de la porte San-Miniato, un Dieu le Père avec une foule d’enfants ; au Palco, couvent des religieux du Zoccolo, situé hors de Prato, un tableau ; et dans la salle des Prieurs, la Vierge, saint Étienne et saint Jean-Baptiste. À l’encoignure del Mercatale de Prato, vis-à-vis du monastère des religieuses de Santa-Margherita, Lippi fit à fresque, dans un tabernacle, une belle Madone avec un chœur de séraphins. On admire le serpent qui est sous les pieds de sainte Marguerite, et qui semble lancer le venin, le feu et la mort. Le reste de cette composition est d’un coloris vif et frais, qui mérite de grands éloges. À Lucques, notre artiste laissa quelques ouvrages, et, entre autres, à San-Ponziano, église des religieux de Monte-Olivoto, un tableau placé dans une chapelle au milieu de laquelle est un saint Antoine en relief, de la main du Sansovino, habile sculpteur. Filippo, sollicité par Mathias Corvin d’aller en Hongrie, s’y refusa, mais lui envoya deux magnifiques tableaux, dans l’un desquels il introduisit le portrait de ce roi, qu’il copia d’après des médailles. Il expédia également de Florence divers morceaux à Gênes, et exécuta, à San-Domenico de Bologne, près de la chapelle du maître-autel, un saint Sébastien qui est fort estimé (6). Pour Tanai de’ Nerli, il