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Filippo était encore bien jeune, lorsqu’il termina, dans l’église del Carmine, à Florence, la chapelle commencée par Masolino et continuée par Masaccio.

Filippo y acheva l’Histoire de saint Pierre et de saint Paul ressucitant le neveu de l’empereur. Sous la figure de l’enfant nu, il représenta le jeune Francesco Granacci (3), et, à l’entour, Messer Tommaso Soderini, Piero Guicciardini, père de Messer Francesco, l’historien ; Piero del Pugliese, le poëte Luigi Pulci et Antonio Pollaiuolo. Il se peignit lui-même dans cette composition, ce qu’il ne fit jamais dans aucun autre de ses tableaux ; c’est pourquoi nous n’avons pu donner son portrait dans un âge plus avancé. Il plaça, dans le tableau suivant, les images de son maître Sandro Botticello et de quantité de ses amis et de personnages distingués, parmi lesquels on remarque le Raggio, qui sculpta en relief dans une conque l’Enfer du Dante, tel que l’a décrit ce grand poëte. Filippo peignit ensuite en détrempe, dans la chapelle de Francesço del Pugliese, à Campora, couvent des moines de l’abbaye située hors de Florence, l’Apparition de la Vierge et de quelques anges à saint Bernard, occupé à écrire dans un bois. Divers détails de ce morceau, tels que les rochers, les lierres, les herbes et d’autres semblables choses, sont dignes d’admiration. Nous en dirons autant du portrait de Francesco del Pugliese, auquel il ne manque que la parole. Pendant le siége de Florence, ce précieux morceau fut mis à l’abri dans la sacristie de l’abbaye.