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elles pas constamment et facilement remarquer entre toutes, par la pureté, la simplicité et l’exactitude qu’elles tiennent du Mantegna ?

Nous le répétons, du moment que l’on consent à fractionner l’unité de l’art italien, on doit voir en Lombardie cinq foyers principaux. En effet, si les différences que l’on a trouvées entre Rome et Florence, entre Naples et Venise, entre Ferrare et Bologne, ont paru suffisantes pour assigner une école à chacune de ces villes, pourquoi se refuserait-on à conférer le même privilège, le même honneur à Parme, à Crémone, à Milan, à Modène, à Mantoue ? Les Campi ressemblent-ils plus au Mantegna, que le Francia aux Dossi, le Corrége à Jules Romain, que Raphaël à Michel-Ange, Léonard de Vinci à Niccolò dell’Abate, que le Giorgione et le Titien à Caracciolo ?

Mais l’espace qui nous est accordé dans ce volume, le plus abondant en biographies de tous ceux qui composent l’ouvrage de Vasari, est trop resserré pour que nous puissions exposer dans cette note tout ce qui expliquerait et démontrerait la génération, le caractère et l’individualité des cinq grandes écoles que nous plaçons en Lombardie. Nous sommes donc forcés d’attendre que le texte de notre auteur nous laisse plus de terrain, pour traiter convenablement les importantes questions naturellement soulevées par le nom de l’illustre fondateur de l’une des plus intéressantes écoles lombardes, de la primitive école mantouane, de laquelle, entre autres, nous aurons plus d’une fois à entretenir