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et flétris. Cette opinion influa beaucoup sur les ouvrages du Mantegna ; car, parfois, sa manière tient plus de la raideur de la pierre que de la morbidesse de la nature. Quoi qu’il en soit, son dernier tableau eut un brillant succès. Il y représenta le Squarcione sous les traits d’un gros soldat armé d’une lance et d’une épée, et ses amis Noferi, fils de Messer Palla Strozzi, Florentin ; Messer Girolamo della Valle, célèbre médecin ; Messer Bonifazio Fuzimeliga, docteur ès-lois ; Niccolò, orfévre du pape Innocent VIII, et Baldassare da Leccio. Il revêtit tous ces personnages d'armures blanches et étincelantes, et plaça auprès d’eux Messer Bonramino et un certain évèque de Hongrie, espèce de fou qui vagabondait toute la journée dans les rues de Rome, et allait dormir la nuit dans les écuries au milieu des chevaux ; enfin, Andrea se peignit lui-même non loin de Marsilio Pazzo, que l’on reconnaît sous la figure du bourreau qui tranche la tête de saint Jacques.

Tout en s’occupant de cette chapelle, Andrea termina un tableau pour l’autel de San-Luca de l’église de Santa-Giustina. Il orna ensuite de fresques l’arc de la porte de Sant’-Antonino, et il y inscrivit son nom. À Vérone, il fit un tableau pour l’autel de San-Cristofano et de Sant’-Antonio, quelques figures au coin de la place de la Paglia, et pour les religieux de Monte-Oliveto le tableau du maître-autel de Santa-Maria-in-Organo, et celui de San-Zeno. Pendant son séjour à Vérone, Andrea produisit plusieurs tableaux qu’il envoya en différents endroits.