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ANDREA MANTEGNA,
peintre mantouan.

Les hommes dont les travaux ne sont point restés stériles savent quelle nouvelle vigueur peuvent donner de justes encouragements. On ne sent ni la peine ni la fatigue quand de glorieuses récompenses doivent en être le fruit. À la vérité, on a rarement, comme Andrea Mantegna, le bonheur de rencontrer des protecteurs généreux et éclairés. Issu d’une pauvre famille du territoire de Mantoue (1), Andrea commença par garder les troupeaux ; mais, grâce à sa fortune et à son talent, il arriva au rang de chevalier, ainsi que nous le dirons en son lieu. Jacopo Squarcione, peintre de Padoue, le recueillit dans sa maison et l’adopta pour son fils, comme l’écrivit Messer Leonico Timeo, philosophe grec, dans une lettre latine adressée à Messer Girolamo Campagnuolo, et dans laquelle se trouvent des détails sur plusieurs peintres anciens qui servirent les seigneurs de Padoue. Le Squarcione, s’avouant qu’il n’était pas le premier peintre du monde, et voulant qu’Andrea en apprît plus qu’il n’en savait lui-même, lui fit étudier des plâtres