grossier et mal taillé ; il insista vivement pour qu’on le remplaçât par un autre sculpté par Donato, jurant que, si on ne l’enlevait pas, il mourrait en désespéré, tant une sculpture mal faite le révoltait (9).
Andrea eut pour élèves le Perugino, Léonard de Vinci, dont nous parlerons ailleurs, et Francesco di Simone, florentin, qui exécuta à Bologne, dans l’église de San-Domenico, pour le docteur Alessandro Tartaglia, d’Imola, un tombeau en marbre avec une foule de petites figures que l’on croirait sculptées par Andrea lui-même (10). Ce Francesco fit encore un tombeau, à San-Brancazio de Florence, pour Messer Pier Minerbetti. Agnolo di Polo, autre élève d’Andrea, travailla la terre avec beaucoup d’habileté, et aurait été loin, s’il eût voulu s’occuper sérieusement de son art. Lorenzo di Credi, le disciple favori d’Andrea, ramena de Venise les restes de son maître, et les déposa à Sant’-Ambruogio, dans la sépulture de Ser Michele di Cione où, près de ces mots (11):
Ser Michælis de Cionis et suorum,
on lit l’inscription suivante :
Hic ossa jacent Andreæ Verocchii qui obiit Venetiis MCCCCLXXXVIII (12).
Andrea fut un des premiers qui mirent en usage l’art de mouler en plâtre, c’est-à-dire avec cette pierre tendre que l’on tire des carrières de Volterra, de Sienne, et de divers endroits de l’Italie. Cette pierre, cuite au feu, et ensuite délayée dans l’eau tiède,