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Le pape Sixte l’appela ensuite à Rome et le chargea de refaire plusieurs apôtres en argent qui décoraient la chapelle pontificale et qui avaient été détruits. Andrea conduisit ces travaux à bonne fin, avec un zèle et un soin extraordinaires. L’estime que l’on accordait alors aux statues et aux moindres fragments antiques que l’on trouvait chaque jour à Rome, où le pape venait de faire placer à San Giovanni Laterano le fameux cheval de bronze (1), l’engagea à abandonner l’orfévrerie pour la sculpture. Encouragé par le succès qu’obtinrent de petites figurines qu’il avait jetées en bronze, il résolut d’attaquer le marbre. Sur ces entrefaites, la femme de Francesco Tornabuoni étant venue à mourir en couches, son mari qui l’aimait tendrement voulut, pour honorer sa mémoire, lui élever un riche tombeau dont il confia l’exécution à Andrea. Notre artiste accepta cette entreprise et représenta l’Accouchement et la Mort de cette dame. Il enrichit, en outre, de trois Vertus d’une beauté rare ce mausolée, que l’on voit dans l’église de la Minerva. De retour à Florence avec bonne provision de renommée et d’écus, Andrea jeta en bronze un David haut de deux brasses et demie, qui fut placé au sommet de l’escalier du palais de la seigneurie. Dans le même temps, il acheva cette Madone en marbre qui est sur le tombeau de Messer Lionardo Bruni d’Arezzo, à Santa-Croce, et qu’il avait commencée dans sa jeunesse pour Bernardo Rossellini, sculpteur et architecte, auteur de ce monument, comme nous l’avons dit ailleurs. Andrea sculpta encore une