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emboîtées et enchaînées de telle sorte qu’elles semblaient n’en former qu’une seule. En outre, afin d’alléger la charge des poutres du plafond, Benedetto arma l’arc de deux grandes chaînes en fer capables de soutenir un poids bien plus considérable encore que celui du mur en briques qui n’avait qu’une demi-brasse d’épaisseur. Ainsi, Benedetto conserva à la salle des Deux-Cents toute sa hauteur, et parvint à établir au-dessus, dans le même espace, au moyen d’un mur de séparation, la salle connue aujourd’hui sous le nom dell’Oriuolo, et la salle d’audience, où le Salviati a peint le Triomphe de Camille. Les soffites de la salle des Deux-Cents, de celle dell’Oriuolo et de celle de l’audience furent richement sculptés par Marco del Tasso et par Domenico et Giuliano, ses frères. Au-dessus de la porte de marbre, qui est à deux battants, Benedetto plaça une figure en marbre de la Justice qu’il représenta assise et tenant d’une main un globe, et de l’autre main une épée. Autour de l’arc il grava cette inscription : Diligite justitiam qui judicatis terram. Cette entreprise fut conduite dans toutes ses parties avec un soin et un art merveilleux.

Benedetto construisit ensuite, devant la porte de la Madonna-delle-Grazie, à peu de distance d’Arezzo, un bel escalier et un portique. Sur les colonnes il jeta des arcs, près du toit il établit une architrave, une frise et une corniche, et, pour larmier, il sculpta, en pierre de macigno, une guirlande de rosaces formant une saillie d’une brasse et un tiers. Ce travail est digne d’attirer l’attention des artistes.