Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/283

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Benedetto dont il avait requis les avis. Ce palais fut continué et achevé par le Cronaca après la mort de Benedetto qui, ayant amassé de quoi vivre, n’entreprit plus aucun ouvrage en marbre après ceux que nous venons de mentionner. Il termina seulement, à la Santa-Trinità, la sainte Marie-Madeleine commencée par Desiderio da Settignano, et fit le Crucifix qui est sur l’autel de Santa-Maria-del-Fiore. Bien qu’il s’occupât peu d’architecture, il ne montra toutefois pas moins d’habileté dans cet art que dans celui de la sculpture. Ainsi, on construisit, d’après ses dessins et ses conseils, trois magnifiques plafonds dans le palais de la seigneurie de Florence. Le premier est celui de la salle connue aujourd’hui sous le nom de la salle des Deux-Cents, et au-dessus de laquelle il s’agissait de disposer deux salles, dont l’une, destinée aux audiences, devait être séparée de l’autre par un mur solide percé d’une porte en marbre. Cette entreprise, qui semble facile au premier abord, exigeait néanmoins que Benedetto mît en jeu toutes les ressources de son esprit pour ne point diminuer la hauteur de la salle des Deux-Cents. Voici comment il opéra. Sur une poutre épaisse d’une brasse, et occupant toute la largeur de la salle, il en attacha une autre, en deux morceaux, de manière qu’il l’élevait ainsi de deux tiers de brasse. Chacune des deux extrémités, parfaitement liées et assemblées, présentait, à côté du mur, deux brasses d’élévation, et servait de support à un arc en briques doubles, dont les flancs étaient appuyés contre les murs principaux. Les deux poutres étaient