écrivain, ne propose d’employer l’huile dans les couleurs que pour barbouiller les murs et les meubles, mais qu’il en rejette positivement l’emploi comme impraticable pour les tableaux. Nous ne répondrons à M. de Bubberg et à M. de Burtin, cet illustre et brillant écrivain, qu’en citant derechef ce passage du manuscrit de Théophile, que très-certainement ni l’un ni l’autre n’ont lu : « sine aqua, et fac mixturas vultuum ac vestimentorum sicut superius aqua feceras, et bestias, sive aves aut folia variabis suis coloribus prout libuerit. »
Il nous reste encore à résoudre de graves difficultés, mais d’un ordre différent. « Si Théophile enseigna la peinture à l’huile, dit-on, ses préceptes demeurèrent ensevelis dans l’oubli le plus profond ; car, avant Jean de Bruges, pas un peintre n’a songé à en tirer parti. » Sur quelle autorité appuie-t-on cette assertion ? Uniquement sur celle de Vasari. Mais on ne fait ainsi que continuer l’erreur dans laquelle il est tombé dès le principe. On suit, sans s’en apercevoir, les données dont on a admis la fausseté. C’est un manque de logique bien évident. Néanmoins, opposons à nos adversaires de nombreux et respectables témoignages, qui prouveront que la peinture à l’huile, après Théophile, et longtemps avant Jean de Bruges, était usitée en Italie, en Flandre et jusqu’en Angleterre. Henri III, par un édit daté de la vingt-troisième année de son règne, qui correspond à l’an 1239 de notre ère,