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Sandro lui-même à Antonio Segni, son ami intime, Messer Fabio inscrivit les vers suivants :

Indicio quemquam ne falso lædere tentent
Terrarum reges, parva tabella monet.
Huic similem Ægypti regi donavit Apelles ;
Rex fuit et dignus munere, munus eo.




Nous venons de lire que la ferveur avec laquelle Sandro Botticello embrassa le parti de Savonarola le détermina à abandonnerla peinture ; bientôt nous verrons Fra Bartolommeo di San-Marco, par un semblable motif, se retirer dans un couvent et ne retourner à ses travaux qu’au bout de plusieurs années passées dans l’inaction ; puis, Vasari nous dira que l’architecte du célèbre palais Strozzi, Simone Cronaca, épousa les mêmes doctrines avec un tel fanatisme qu’il ne voulut plus s’occuper d’autre chose jusqu’à sa dernière heure. Enfin nous rencontrerons toujours dans la même voie plusieurs maîtres qui, s’ils ne renoncèrent pas à leur art comme les Botticello et les Cronaca, s’efforcèrent au moins de le ramener aux principes mystiques prêchés par le moine ferrarais. Ces déplorables résultats n’ont point empêché d’éclore, tout récemment, de chaudes apologies de la réforme tentée par Savonarola dans les arts, réforme heureusement avortée qui aurait conduit à l’anéantissement de tous progrès, comme nous le démontrerons ailleurs. Pour le moment, nous nous bornerons à faire remarquer par antici-