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tion des figures sont dignes des plus grands éloges.

À la même époque, Sandro entreprit une Adoration Des Mages, qui est entre les deux portes de la façade principale de Santa-Maria-Novella. Chaque personnage n’a pas plus de trois quarts de brasse. Le roi qui baise le pied de Jésus-Christ est le portrait le plus fidèle que l’on puisse trouver aujourd’hui du vieux Cosme de Médicis. Julien de Médicis, père de Clément VII, se reconnaît sous les traits du second roi qui offre dévotement ses présents à l’Enfant divin. Le troisième roi qui adore à genoux le véritable Messie n’est autre que Jean, fils de Cosme. Je ne saurais décrire la beauté et la variété des poses que Sandro a données à toutes les têtes que contient ce tableau. De plus, par un artifice singulier, il imprima un cachet si particulier à chacun des courtisans, que l’on reconnaît facilement à la cour de quel roi il est attaché. En un mot, cette peinture est si admirable de coloris, de dessin et de composition, qu’elle est un sujet d’étonnement pour les artistes de nos jours. Elle valut à Sandro une telle renommée à Florence et au dehors, que le pape Sixte IV le choisit pour présider à la décoration de la chapelle qu’il venait de faire construire dans son palais. Sandro y peignit de sa main les sujets suivants : La Tentation du Christ, Moïse tuant l’Égyptien et défendant contre les pasteurs madianites les filles de Jethro, et le Sacrifice des fils d’Aaron. Sandro représenta ensuite quelques saints papes dans les niches placées au-dessus de ces tableaux. Sa renommée ne fit que s’accroître au