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d’Hercule. Le premier représente Antée expirant entre les bras d’Hercule, qui, les dents serrées, les muscles et les nerfs tendus, réunit tous ses efforts pour étouffer son ennemi. Le second montre Hercule pressant sous son genou le lion de Némée, et déchirant de ses deux mains la gueule de ce terrible animal, qui, en se défendant, lui laboure profondément les bras avec ses griffes. Hercule tuant l’hydre de Lerne forme le sujet du troisième tableau, qui est véritablement merveilleux. Le serpent surtout est d’un coloris si vif et si vrai, que l’on n’aurait pu rien faire de mieux. Le venin et le feu qui jaillissent des yeux et de la gueule du monstre furieux sont rendus avec un art qui mérite tous nos éloges (7). Antonio Pollaiuolo est aussi l’auteur du Crucifix et du saint Michel combattant le serpent, que possède la confrérie de Sant’-Angelo d’Arezzo. Le saint Michel paraît envoyé par le ciel pour venger Dieu de l’orgueil de Lucifer. C’est, sans contredit, une des meilleures productions d’Antonio.

Il entendait les nus mieux que tous les peintres qui l’avaient précédé. Il avait étudié l’anatomie en écorchant des cadavres, et il fut le premier à étudier le jeu des muscles dans les figures. Il reste de lui la fameuse gravure sur cuivre des Combattants nus, et diverses estampes bien supérieures à celles des maîtres qui avaient paru avant lui. Antonio était donc devenu justement célèbre parmi les artistes, lorsqu’il fut chargé de jeter en bronze le tombeau d’Innocent, successeur de