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vant Giannozzo Manetti, et celui de Messer Poggio, secrétaire de la seigneurie de Florence, qui écrivit l’histoire florentine après Messer Lionardo, d’Arezzo (4). À San-Sebastiano des Servites, il fit dans la chapelle des Pucci le tableau de l’autel, que l’on regarde comme son plus beau morceau. Cette peinture renferme des chevaux admirables, des nus et des figures en raccourci d’une rare perfection, et un saint Sébastien qui est le portrait fidèle de Gino, fils de Lodovico Capponi. On y remarque, en outre, un archer qui se baisse pour charger son arbalète, qu’il tient appuyée contre sa poitrine. Ses veines et ses muscles gonflés expriment énergiquement ses puissants efforts. Les diverses attitudes des autres personnages témoignent du soin extraordinaire que notre arliste apporta à cet ouvrage, qu’il acheva l’an 1475. Il fut bien récompensé de son travail par Antonio Pucci, qui le lui paya trois cents écus, en disant qu’il croyait lui donner à peine le prix de ses couleurs. Animé d’un nouveau courage, Pollaiuolo peignit à San-Miniato-fra-le-Torri un saint Cristophe haut de dix brasses, qui se rapproche beaucoup du style moderne, et qui est la figure la mieux proportionnée que l’on eût encore jamais vue dans cette grandeur (5). Il fit ensuite, pour une chapelle de San-Marco, un Crucifix avec un saint Antonin (6), et, dans le palais de la seigneurie de Florence, un saint Jean-Baptiste qui orne la porte de la Catena. Dans le palais Médicis, il exécuta pour le vieux Laurent trois tableaux, dont chacun, haut de cinq brasses, contient un sujet tiré de l’histoire