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et malheureusement les émaux des Pollaiuolo et des autres maîtres ont été, pendant la guerre, ou détruits ou fortement endommagés par le feu. Antonio prévit bien, du reste, que cet art était peu propre à conserver la mémoire de celui qui l’exerce : aussi l’abandonna-t-il pour la peinture, dont il alla étudier les secrets auprès de son frère Piero. Aiguillonné par une noble ambition, plus que par l’amour du gain, en peu de mois il devint d’une habileté extraordinaire. Il s’associa avec Piero pour exécuter quantité de tableaux. Ils peignirent ensemble, entre autres choses, un tableau à l’huile placé sur l’autel de la chapelle du cardinal de Portogallo, à San-Miniato-al-Monte, hors de Florence, et représentant saint Jacques, apôtre ; saint Eustache et saint Vincent. Piero peignit à l’huile sur la muraille, d’après la méthode qu’il avait apprise d’Andrea dal Castagno (3), quelques Prophètes, dans les angles de la même chapelle, au-dessous de l’architrave, et une Annonciation avec trois figures, dans un cadre demi-circulaire. Pour les capitaines di Parte, il fit également à l’huile une Madone et l’enfant Jésus, entourée de chérubins. En compagnie de son frère Antonio, il orna un pilastre de San-Michele-in-Orto d’une peinture à l’huile et sur toile, représentant l’ange Raphaël et Tobie. Encore avec Antonio, il figura quelques Vertus dans la salle du tribunal de la Mercatanzia, de Florence. Dans la salle du Proconsolo, où se trouvaient déjà les images de Zanobi da Strada, poète florentin, et de Domenico Acciaiuoli, il laissa le portrait du sa-