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tagno pour étudier la peinture. Antonio, poussé par Bartoluccio, posséda bientôt l’art de monter les joyaux, et de cuire au feu les émaux sur argent, et devint le plus habile praticien d’alors. Dans ce temps, Lorenzo Ghiberti, qui s’occupait des portes de San-Giovanni, ayant remarqué la manière d’Antonio, l’appela auprès de lui avec plusieurs autres jeunes gens, et le mit à travailler sur une des guirlandes qu’il avait en main. Antonio y introduisit une caille à laquelle il ne manque que le don de voler, tant elle est parfaite. Il ne tarda pas à surpasser tous ses rivaux par la correction de son dessin, la richesse de son imagination et le fini de son travail.

Sa réputation grandit rapidement, et bientôt il se sépara de Bartoluccio et de Lorenzo pour ouvrir sur la place del Mercato-Nuovo une magnifique boutique où il exerça avec distinction l’état d’orfévre pendant maintes années. Il dessinait continuellement, et modelait en relief diverses fantaisies qui, en peu de temps, le placèrent au premier rang des maîtres en ce genre.

À la même époque, Maso Finiguerra jouissait d’une renommée éclatante et méritée. Jamais personne ne s’était encore rencontré qui sût graver, ou ciseler, autant de figures que lui dans un grand ou un petit espace, ainsi que le prouvent certaines Paix (Paci), représentant des sujets de la Passion du Christ qu’il exécuta pour San-Giovanni de Florence  (1). Finiguerra était très-bon dessinateur. Nous conservons, dans notre recueil, une foule de