Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/250

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gieux qui, pour conserver le souvenir de cette générosité, les enfermèrent dans un cadre surmonté des armes du pape Léon X.

Lorsque Domenico étudiait les antiquités de Rome, il dessinait, dit-on, les arcs de triomphe, les thermes, les colysées, les obélisques, les amphithéâtres, les aqueducs, sans règle et sans compas, avec autant de justesse que s’il les eût mesurés. Dans une copie du Colysée, il plaça une figure debout, dont la mesure donnait exactement celle de l’édifice. Après sa mort, différents maîtres vérifièrent ce fait sur son propre dessin.

Au-dessus d’une porte du cimetière de Santa-Maria-Nuova, il fit à fresque un saint Michel dont l’armure brille d’un éclat que jusqu’alors les peintres n’avaient guère osé rendre. À l’abbaye de Passignano, qui appartient aux moines de Vallombrosa, il conduisit à fin quelques ouvrages en compagnie de son frère David et de Bastiano da San-Gimignano. Avant l’arrivée de Domenico, David et Bastiano s’étaient déjà plaint à l’abbé de la manière dont les moines les nourrissaient, et l’avaient prié de les faire mieux servir à l’avenir, n’étant pas disposés à se laisser traiter comme des manœuvres. L’abbé avait promis d’y mettre ordre et s’était excusé en rejetant la faute sur l’ignorance plutôt que sur la malice des frères servants. Domenico vint, et les choses continuèrent d’aller sur le même pied. David, ayant rencontré l’abbé, lui exposa de nouveau ses réclamations en disant que, s’il insistait, c’était moins pour son propre compte que parce qu’il ne