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par les cheveux avec tant de vigueur qu’elle l’arrête dans sa course et le force à se ployer en arrière. Au milieu de cette lutte, l’enfant expire, étouffé entre les bras du bourreau qui se venge ainsi, contre cette innocente créature, de la sainte fureur que déploie contre lui la mère infortunée. Dornenico rendit en philosophe, plutôt qu’en peintre, ces divers épisodes, qui témoignent hautement de sa supériorité.

Dans le septième compartiment, il figura la Mort de la Vierge et son Assomption, avec des anges, des paysages et des ornements que son habile et facile pinceau avait coutume de produire avec une abondance merveilleuse.

Dans le premier compartiment de l’autre paroi de la chapelle, où sont les Histoires de saint Jean, Domenico peignit l’Ange apparaissant dans le temple à Zacharie, et le frappant de mutisme, pour le punir de son incrédulité. Cette composition est enrichie de portraits de bon nombre des citoyens de Florence qui gouvernaient cet état, et entre autres de tous les Tornabuoni, jeunes et vieux. En outre, pour montrer qu’à cette époque les lettres étaient florissantes, Domenico plaça au bas de son tableau quatre personnages à mi-corps, qui ne sont autres que les hommes les plus instruits qui vivaient alors à Florence. Le premier, revêtu d’un habit de chanoine, est Messer Marsilio Ficino ; le second, couvert d’un manteau rouge, et le cou entouré d’un ruban noir, est Cristofano Landino ; le troisième est le grec Demetri, et le dernier, qui lève un peu la main, est Messer Angelo Poliziano.