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Anne, étendue sur son lit, reçoit la visite de ses amies ; quelques femmes lavent la Vierge avec précaution ; celle-ci apporte de l’eau, celle-là prépare des langes ; en un mot, chacune s’utilise comme elle peut, tandis que celle qui tient la petite fille la fait rire par de gracieuses agaceries.

Dans le troisième compartiment, on voit la Vierge montant les degrés du Temple. Il y a dans ce tableau un édifice dont la perspective est admirablement bien entendue, et un homme nu qui, malgré ses défauts, fut beaucoup admiré dans ce temps où l’on était si loin de la perfection que l’on a obtenue de nos jours.

Le quatrième compartiment contient le Mariage de la Vierge. Parmi les nombreux personnages de ce tableau, on distingue ceux qui brisent de colère les verges qui n’ont pas fleuri comme celle de Joseph.

L’arrivée des Mages à Bethléem avec une multitude d’hommes, de chevaux, et de dromadaires, forme le sujet du cinquième compartiment.

Le sixième représente le Massacre des Innocents. De toutes les peintures que nous venons de passer en revue, celle-là est la meilleure. Les cruels soldats de l’impie Hérode, sans pitié pour les malheureuses mères, tuent ces pauvres petits enfants. L’un de ces derniers, encore attaché à la mamelle, meurt des blessures qu’il a reçues à la gorge en tétant non moins de sang que de lait. Si la pitié et la compassion disparaissaient jamais, ce spectacle suffirait pour les faire renaître. Vient ensuite une femme qui se jette sur le ravisseur de son enfant, et le tire