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immense carton pour les évangélistes qu’il avait à exécuter en mosaïque dans la chapelle de San-Zanobi. Avant que le magnifique Laurent de Médicis lui eût procuré ce travail, pour prouver qu’il entendait la mosaïque et qu’il était capable de marcher sans être aidé, il fit une tête de saint Zanobi, grande comme nature, qui est restée à Santa-Maria-del-Fiore, et que l’on expose comme une chose précieuse les jours de solennité.

Pendant ce temps, arrivèrent à Florence quelques gravures de Martino et d’Albert Durer. Gherardo se mit aussitôt à en copier plusieurs au burin avec beaucoup de succès, comme le prouvent certains morceaux que nous conservons dans notre recueil, avec divers dessins de sa main.

Il peignit aussi quantité de tableaux qu’il expédia hors de Florence. Ainsi on trouve de lui, à Bologne, une sainte Catherine de Sienne, qui orne la chapelle dédiée à cette sainte dans l’église de San-Domenico (2). À San-Marco, de Florence, il remplit de figures très-gracieuses un espace demi-circulaire placé au-dessus du tableau del Perdono (3).

Autant tout le monde était satisfait des ouvrages de notre artiste, autant il en était mécontent lui-même. Ses mosaïques seules avaient le don de lui plaire. Dans ce genre de peinture, il fut plutôt le rival que le second de Domenico Ghirlandaio. Certes, s’il eût vécu plus longtemps, il aurait atteint la perfection dans cet art dont il avait trouvé presque tous les secrets, et pour lequel il se sentait un goût tout particulier.