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jardin de Santa-Fiora. En dernier il fit à l’évêché, pour le primicier Donato Marinelli, de nombreuses figures aussi remarquables par la sagesse de l’invention que par la correction du dessin et la vigueur du relief. Comme Donenico était très-vieux lorsqu’il entreprit ce tableau, qui fut et sera toujours admiré, il s’adjoignit le Capanna, homme de mérite, qui peignit tant de façades et de tableaux en clair-obscur dans la ville de Sienne, sa patrie. Autant que l’on peut en juger par ses ouvrages, le Capanna se serait fort distingué dans son art s’il eût vécu plus longtemps.

La confrérie d’Arezzo possédait un somptueux baldaquin peint à l’huile par Domenico. Il y a peu d’années, elle le prêta pour une représentation sacrée que l’on donnait à San-Francesco. On l’avait placé près du toit de l’église où, un incendie causé par une torche s’étant déclaré, il devint la proie des flammes ainsi que l’acteur qui remplissait le rôle du Père éternel. Ce malheureux, qui était attaché sur son siége, ne put briser ses liens et s’enfuir comme les anges ses camarades. Les spectateurs épouvantés se précipitèrent tous à la fois vers la porte, chacun voulait sortir le premier ; quatre-vingts d’entre eux périrent dans cette épouvantable bagarre. Quant au baldaquin, il fut remplacé par un autre beaucoup plus riche dû au pinceau de Giorgio Vasari.

Domenico s’appliqua aussi à la peinture sur verre. On voyait de lui, à l’évêché, trois beaux vitraux qui ont été détruits pendant la guerre par l’artillerie (27)