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la mère du fameux poète Pietro d’Arezzo (19) ; à San-Francesco, dans la chapelle consacrée à saint Bernardin, il peignit ce saint de telle sorte qu’on le croirait vivant. Sans contredit, c’est là le chef-d’œuvre de Matteo Lappoli. À l’évêché, dans la chapelle des Pietramaleschi, on voit de lui un beau saint Ignace en détrempe (20), et dans l’église paroissiale, au-dessus de la porte qui donne sur la place, un saint André et un saint Sébastien (21). Dans l’oratoire de la Trinità, il fit, pour Messer Buoninsegna Buoninsegni d’Arezzo, un tableau que l’on peut compter parmi ses meilleurs. Au pied d’un Crucifix placé entre un saint Martin et un saint Roch, sont agenouillés deux personnages. Le premier est un pauvre homme, pâle et maigre, aux vêtements en lambeaux. De son cœur sortent des rayons qui aboutissent aux plaies du Sauveur. Le second est un riche, éblouissant de pourpre et de bisse, au visage jovial et rubicond ; de sa poitrine s’échappent aussi des rayons, mais qui, au lieu de se diriger vers les blessures du Christ, s’étendent sur des campagnes couvertes de blés, de bestiaux, de jardins, sur des comptoirs de banque, et jusque sur des barques chargées de marchandises qui entrent dans le port. Cette ingénieuse allégorie, exécutée avec beaucoup de soin et de talent, fut jetée à terre il y a peu de temps, lorsqu’on éleva une chapelle à l’endroit où elle se trouvait. Au-dessous de la chaire de l’église paroissiale, Matteo Lappoli fit encore un Crucifix pour Messer Lionardo Albergotti (22).

L’abbé de San-Clemente eut encore pour élèves