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Bartolommeo fut mis en possession de l’abbaye de San-Clemente d’Arezzo, par Mariotto Maldoli, général des Camaldules, et membre de la famille de ce Maldolo qui donna à saint Romuald, fondateur de cet ordre, le terrain des Camaldules, que l’on appelait alors Campo di Maldolo. Notre abbé fit une foule de travaux pour Mariotto et son ordre, en reconnaissance du bienfait qu’il en avait reçu. La peste de 1468 le força, comme beaucoup d’autres personnes, de se tenir renfermé dans sa maison. Il s’exerça, durant ce temps, à peindre de grandes figures (1). Ses essais lui ayant réussi, il fit, pour les recteurs de la confrérie d’Arezzo, un tableau sur bois qui est aujourd’hui dans leur salle de réunion. Saint Roch recommandant à la Vierge le peuple d’Arezzo forme le sujet de cette composition, dans laquelle il introduisit la place de la ville, la maison de la confrérie, et plusieurs fossoyeurs qui viennent d’enterrer des morts (2). Il peignit encore un autre saint Roch dans l’église de San-Piero, et, sur le même panneau, la ville d’Arezzo telle qu’elle était alors (3). Un troisième saint Roch, également de sa main, mais bien supérieur aux deux premiers, orne aujourd’hui la chapelle des Lippi, dans l’église paroissiale d’Arezzo. Cette précieuse figure est peut-être la meilleure qu’il produisit jamais ; la tête et les mains ne sauraient être ni plus belles, ni plus naturelles  (4). À San-Piero, couvent des Servites, l’abbé laissa un ange Raphaël (5) et le portrait du bien-heureux Jacopo-Filippo de Piacenza (6).

Il se rendit ensuite à Rome où il travailla dans la