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barques, et là, au moyen de feux et d’illuminations artistement préparés, ils représentèrent, à cette lumière, des scènes de l’enfer. Les uns paraissaient nus, d’autres avaient des masques et des habits qui les faisaient prendre pour des diables, et tous ensemble rendaient des scènes de damnation et de supplices infernaux. Toute cette pantomime était accompagnée de cris et de hurlements affreux, et causa un plaisir singulier à tous les spectateurs. Mais, comme, à cette époque, le pont alla Carraia était construit en bois, et que l’affluence du monde qui s’y était porté le chargea outre mesure, il effondra en plusieurs endroits ; de sorte qu’un grand nombre de spectateurs, ou se noyèrent, ou se tuèrent en tombant, ou enfin se firent d’horribles blessures. Malgré l’affliction de toutes les familles de Florence qui, après cet accident, avaient un parent à pleurer, on n’en fit pas moins la mauvaise plaisanterie de dire que les gens du quartier de San-Frediano avaient tenu leur promesse, puisque beaucoup de gens qui étaient sur le pont étaient allés savoir des nouvelles de l’autre monde. » Vasari lui-même nous fournira de nouvelles et amples notices sur les autres fêtes de Florence qui conviennent encore davantage à l’histoire de l’art.