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de jeunes cavaliers qui le promènent dans toutes les rues. Le pallio est de velours cramoisi, entouré d’hermine avec des ornements d’or fin. Il coûte trois cents florins d’or ; mais il y en a eu du prix de six cents. Toute la grande place de Saint-Jean est tendue en bleu d’azur, parsemé de lis jaunes. » Ces fêtes, dit M. Delécluze, auquel appartient la traduction des divers extraits de Goro Dati que l’on vient de lire, ces fêtes qui ont éprouvé tant de changements, et dont la célébration fut souvent sus pendue par des guerres, des pestes, et d’autres calamités publiques, ont entièrement cessé en 1808, sous la domination française, lorsque l’on détruisit les chars et toutes les décorations qui servaient à leur donner de l’éclat.

Une autre espèce de divertissement dont on ne connaît pas l’origine, ajoute le même écrivain, mais qui a reçu l’empreinte du caractère florentin, est celui qui est désigné par les historiens sous le nom de Puissances(potenze). On pourrait penser que les puissances ne sont que le déve ! oppement de la coinpagnie de l’Amour, qui célébra la fête de saint Jean en 1283. Mais l’Ammirato, historien fort exact, assure que les Puissances ont été introduites à Florence par le duc d’Athènes, pour éblouir et enivrer le peuple par les plaisirs, et se faciliter les moyens de consolider sa tyrannie. En adoptant cette hypothèse, ces fêtes dateraient, à Florence, de l’an 1343. Ce qu’elles ont de particulier est qu’elles ont fait former une espèce de régiment divisé par compagnies commandées par des chefs, se rassemblant pour