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L’origine des courses de chevaux dont parle Montaigne date des premiers temps de la république ; mais la première dont l’histoire fasse une mention expresse eut lieu l’an 1288, sous les yeux des habitants d’Arezzo assiégés par les Florentins, qui voulurent sans doute en imposer à leurs ennemis par ces démonstrations de tranquillité. Goro Dati, que nous avons déjà cité, fait suivre sa description des fêtes de saint Jean de quelques détails sur ces courses de chevaux.

« Après dîner, » dit-il, « lorsque la chaleur du jour est passée et que l’on a pris quelque repos, les hommes, les femmes et les jeunes filles se rendent là où doivent passer les chevaux qui courent le pallio (drapeau), prix du vainqueur. Toutes les rues qui coupent la ville en deux, et que doivent parcourir les chevaux, sont ornées de fleurs ; et là se trouvent aux fenêtres tous les hommes et toutes les dames les plus recommandables de Florence, ou étrangers à la ville.

Au troisième coup de la grosse cloche du Palais-des-Seigneurs, les chevaux prennent leur course, et l’on peut juger par les signes que font les pages de ceux à qui appartiennent les coureurs, placés au sommet de la grande tour, de toutes les vicissitudes de la course ; car on amène de toutes les parties de l’italie des chevaux pour concourir en cette occasion.

Celui qui gagne le palio est porté en triomphe sur un petit char tiré par deux chevaux portant les armes de la ville du vainqueur, et escorté par