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on nomma Sienne, par exemple, on vit se présenter un jeune homme vêtu de velours blanc et noir, portant à la main un grand vase d’argent et la louve siennoise. Il fit son offrande au grand-duc et lui débita un petit discours. Après celui-là en vinrent d’autres, selon qu’on les appelait ; mais c’étaient de petits garçons mal vêtus, encore plus mal montés sur des chevaux ou des mules, l’un donnant une coupe, l’autre une bannière rompue ou déchirée. Une bonne partie passa assez loin, sans dire un mot, sans montrer de respect, et parfois même ayant l’air de se moquer. Tous ces derniers représentaient les châteaux éloignés et qui dépendent de Sienne. Tous les ans, cette cérémonie se renouvelle pour la forme.

Il passa aussi un char et une pyramide de bois au pied de laquelle étaient de petits enfants figurant des saints et des anges, et, à son sommet, un homme déguisé en saint Jean et attaché à une branche de fer. Tous les officiers, et particulièrement ceux de la Monnaie, suivaient. Derrière ce cortège venait un autre char portant des jeunes gens dépositaires des trois écharpes (pallii), prix réservés pour la course des chevaux (barberi), que leurs cavaliers, portant les armes de leurs patrons, tenaient à la main. Les chevaux sont petits, mais beaux. Le palais du grand-duc était ouvert et plein de paysans à qui on montrait tout ; dans la grande salle on dansait. Enfin, il semblait que ces gens, pendant cette grande fête, se rafraîchissaient la mémoire de la liberté qu’ils ont perdue. »