Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment reçoivent cet hommage en présence de tous les hommes aptes à exercer des charges, des syndics de l’art de Callimala et des changeurs, tenant tous à la main un cierge du poids d’une livre. Tous ces personnages, dont le nombre s’élève à près de quatre cents, se mettent bientôt en marche, et vont faire leur offrande aux seigneurs prieurs, à leurs colléges et aux recteurs, c’est-à-dire au podestat, au capitaine et à l’exécuteur, qui eux-mêmes sont entourés de toute leur suite et de leurs musiciens jouant de la cornemuse (piffero) et de la trompette. Quand les seigneurs de la Monnaie sont de retour, ils présentent les chevaux destinés à la course libre, puis douze prisonniers tirés des fers pour honorer saint Jean. Toutes ces cérémonies achevées, les hommes, les femmes et les enfants rentrent chez eux pour dîner, et il se donne des repas, des fêtes, des bals, en si grande quantité, la joie est si grande partout, qu’il semble que la ville soit un Paradis. Ces splendides divertissements, où les villes tributaires conquises par les armes des Florentins jouaient le principal rôle, avaient donc, comme on le voit, un caractère éminemment propre à entretenir chez le peuple le sentiment de la dignité et de la puissance nationales. Mais ils dégénérèrent avec la république, ainsi que le témoigne la relation suivante de la fête de l’an 1514, que nous a transmise l’historien Cambi.

Le 22 juin, on fit la cérémonie ordinaire comme les autres années. Le soir, les magistrats de Florence, accompagnés des six et des chefs d’arts, allèrent