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basiliques, jusqu’au renouvellement complet des beaux-arts.

Nous devons dire cependant que, dans plusieurs villes d’Italie et surtout à Florence, on avait coutume de mêler à ces récréations religieuses des fêtes nationales dont la description peut, il nous semble, prendre place après les curieux détails que Vasari vient de nous fournir sur les inventions scéniques du Cecca.

Voici comment Goro Dati, qui écrivait sa précieuse Chronique dans les premières décades du quinzième siècle, raconte les cérémonies qui avaient lieu à Florence le jour de la Saint-Jean, et auxquelles accouraient en foule, non-seulement les Italiens, mais encore les ultramontains.

« Qui va, le matin de la Saint-Jean, à la place des Seigneurs, dit cet historien, croira voir que ique chose de triomphal, de magnifique et de merveilleux. Autour de la grande place, sont cent tours qui paraissent d’or et sont portées, les unes sur de petits chars, les autres à bras. Ces tours, faites de bois léger, de carton et de cire, ornées de figures en relief, d’or et de couleurs, sont vides. Dedans sont des hommes faisant mouvoir toutes ces figures représentant des personnages armés sur leurs chevaux, des piétons avec leurs lances, d’antres courant avec le pavois, ou bien des filles qui dansent en tournant. Puis, sur le corps de la tour, sont sculptés des animaux de toute espèce, des arbres, des fruits, et tous autres objets qui récréent la vue.

Près de la tribune (ringhiera) du palais, sont