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redoutaient le génie plus que tout le camp des Florentins, se penchait hors d’un mur pour jeter un cordeau, un prêtre lui décocha avec une arbalète un trait qui lui traversa la tête et l’étendit mort. La perte du Cecca causa une vive douleur à l’armée ; mais, comme il n’y avait point de remède, son corps fut enfermé dans un cercueil et envoyé à Florence, où ses sœurs l’ensevelirent honorablement à SanPiero-Scheraggio. Au-dessous de son buste, on lit l’inscription suivante :


Fabrum magister Cicca, natus oppidis vel obsidendis vel tuendis,
hic jacet. Vixit an. XXXXI mens. IV dies XIV. Obiit pro patria telo
ictus. Pia sorores monurnentum fecerunt MCCCCXCLX.



Le paganisme avait trop profondément enraciné chez les peuples la passion du théâtre, pour que le christianisme s’obstinât longtemps à la détruire. Néanmoins, comme les chefs de l’Église naissante comprenaient tout ce qu’avaient de dangereux pour des esprits mal affermis dans leur croyance des représentations où l’on évoquait constamment le souvenir des faux dieux, ils voulurent, tout en amusant les yeux, entretenir et affermir la foi par des spectacles dont la religion formait l’unique aliment. De là l’origine de tous les divertissements pieux, généralement connus sous le nom de mystères, que l’on offrit aux fidèles dans les couvents et les