Page:Vasari - Vies des peintres - t3 t4, 1841.djvu/197

Cette page a été validée par deux contributeurs.

partaient trois ou quatre branches de fer semblables à celles d’un arbre. À l’extrémité de chacune de ces branches se tenait un petit enfant représentant un ange. On faisait ainsi souvent deux ou trois rangées d’anges ou de saints. Comme nous l’avons déjà dit, du coton, des chérubins, des séraphins, des anges, des étoiles d’or, et d’autres ornements, couvraient la machine et ses accessoires qui, tantôt avaient la forme d’un arbre, tantôt celle d’un lys, et tantôt celle d’un nuage. Elle était portée par des paysans qui se plaçaient autour du châssis garni de coussins de cuir rembourrés de plumes ou de coton à l’endroit où ils appuyaient leurs épaules. Telles étaient les machines auxquelles on donnait le nom de nuages. Derrière elles venaient, comme aujourd’hui derrière les chars de triomphe, des hommes à cheval et des sergents à pied revêtus de divers costumes, selon le sujet que l’on devait représenter. Nous conservons dans notre recueil plusieurs de ces nuages dessinés par le Cecca lui-même. Il imagina aussi de montrer, dans les processions, des saints morts ou martyrisés. Les uns semblaient traversés par une lance, les autres par une épée ; ceux-là avaient un poignard enfoncé dans le gosier. Mais nous n’en parlerons pas davantage, car tout le monde sait maintenant comment se font ces épées et ces poignards dont la lame disparaît au moyen d’un ressort, dès qu’elle rencontre la moindre résistance. Il suffit de rappeler que cette invention appartient au Cecca. Maintenant voici de quelle manière se faisaient les géants qui paraissaient dans cette