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anges liés par la ceinture, qui restaient toujours droits, à l’aide d’un contre-poids placé sous leurs pieds. Le tout était couvert d’un nuage de coton plein de chérubins, de séraphins et d’autres anges qu’un câble tombant du ciel laissait descendre presque sur le théâtre où se récitait la fête. Lorsqu’ils avaient annoncé au Christ qu’il devait monter au ciel, ils faisaient la révérence et retournaient au lieu d’où ils étaient venus et par les mêmes moyens. Ces inventions furent attribuées au Cecca ; car, bien que longtemps auparavant Filippo Brunelleschi en eût montré de pareilles, notre artiste y ajouta de nombreuses améliorations.

Ces choses lui suggérèrent ensuite l’idée de faire les nuages que l’on promenait chaque année, à Florence, la veille de la Saint-Jean. Cela, du reste, entrait dans ses attributions, car il était, on s’en souvient, attaché au service de la ville.

Nous profiterons donc de cette occasion pour raconter ce qui se passait dans ces fêtes dont le souvenir s’éteindrait bientôt, car elles sont maintenant presque toutes abandonnées. On couvrait d’abord entièrement la place de San-Giovanni de toiles bleues ornées de grands lis jaunes et de médaillons larges de dix brasses contenant les armes du peuple et de la commune de Florence, celles des capitaines guelfes et quelques autres. Tout autour pendaient des bannières sur lesquelles étaient peintes diverses devises, des armoiries de corporations, et des lions qui font partie des armes de la ville. Cette espèce de tente, élevée à vingt brasses du sol, était assujettie par